Digressions Paris 2019


Le principe de ce programme est la rencontre régulière entre spécialistes du récit fictionnel (roman, conte, fable, nouvelle…) et du récit non fictionnel (récit historique, récit de voyage, récit spirituel, Mémoires, autobiographie…) sur la période XVIIe-XVIIIe siècles (avec une extension possible au XVIe siècle et au début du XIXe siècle). Au croisement de questions de théorie littéraire et d’histoire des formes et des enjeux du récit écrit (littéraire ou non), il invite par exemple à observer les différenciations ou les similitudes éventuelles des formes de l’écriture chez des auteurs ayant pratiqué les deux champs (comme par exemple Madame de La Fayette ou Voltaire), à examiner des points de convergence et de divergence, à confronter les traités d’historiographie et les essais de poétique romanesque, à comparer sur le plan de leur composition et de leur style les textes écrits des deux côtés de la « frontière » histoire/fiction, etc. bref à appréhender en termes dialogiques le « jeu » histoire/fiction dans la période concernée. Le programme a déjà connu quatre volets (sur les discours rapportés en 2009, la représentation de la vie psychique en 2012, l’écriture du portrait en 2015, l’image du destinataire dans le récit à la première personne en 2016). Les trois premiers ont été publiés : aux Presses de l’Université d’Artois pour le premier, dans la collection « Faux Titre »
chez Rodopi/Brill pour les deux suivants. Le quatrième volume est en préparation. « Digressions, dissertations, réflexions dans les récits fictionnels et non fictionnels de l’époque classique » est le cinquième volet du programme. Il s’agit cette fois de confronter le récit de fiction et le récit non fictionnel à l’époque classique en observant la manière dont ils intègrent dans la composition narrative des moments de « pause » discursive, par exemple lorsque les auteurs interrompent momentanément leurs récits pour méditer sur tel ou tel sujet de morale ou de politique, lorsque les narrateurs des romans-mémoires insèrent, comme Marianne, des « réflexions » dans le flux narratif, lorsque des parties de discours rapportés mettent les personnages en scène dans le rôle de « raisonneurs », comme lorsque Saint-Simon rapporte ses conversations avec le Régent sur des sujets politiques ou lorsque Crébillon ou Sade donnent longuement la parole aux libertins de leurs récits pour expliquer leur « philosophie ».

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