Affiche Séminaire Modernités 2015 2016Écritures de l’énergie

L’idée d’énergie sera déclinée à la fois dans son versant thématique, dans son versant métalittéraire (l’énergie de l’écriture, l’énergie créatrice), et dans son versant formel (stylistique), non seulement dans la littérature française, mais aussi dans les littératures des autres domaines linguistiques.

 Les travaux du Séminaire prendront en compte surtout la littérature des trois derniers siècles. Le XVIIIe siècle sera un nécessaire point de départ pour la construction de la notion même d’énergie, avec notamment l’œuvre de Diderot (qui permet d’ailleurs des ouvertures vers d’autres arts comme la peinture). Le XIXe siècle a été à son tour traversé par les problématiques de l’énergie : chez W. von Humboldt (l’énergie du langage), Balzac (par exemple l’épuisement de l’énergie vitale dans La Peau de chagrin), Hugo (l’énergie créatrice du « génie » dans William Shakespeare), Rimbaud (« les énergies chorales et orchestrales et leurs applications instantanées », la « future Vigueur »), Mallarmé (le drame solaire sous toutes ses formes), Zola (comme l’a montré le livre de Michel Serres sur Zola), le premier Claudel (Tête d’or)… Au XXe siècle, la pensée de Bergson a donné à l’idée de l’énergie créatrice une place cruciale dans la réflexion esthétique ; puis la réception de Nietzsche a orienté une part des questions liées à l’énergie : c’est le cas par exemple dans l’œuvre de Bataille (La Notion de dépense, La Part maudite, L’Economie à la mesure de l’univers, où l’on voit que le domaine économique interfère aussi avec la question de l’énergie), mais aussi dans l’œuvre de Sollers. La question de l’énergie est aussi centrale chez Beckett (la perte de l’énergie), ou chez Giono (le regain de l’énergie), chez René Char (« l’énergie disloquante de la poésie », « l’énergie visionnaire » de Rimbaud), chez Michel Deguy (« l’énergie du désespoir »), ou encore dans l’œuvre de Michaux chez lequel l’énergie intérieure du sujet s’extériorise en gestes qui sont aussi ceux du dessin et de la peinture. Les autres arts pourront donc entrer dans la réflexion.

 

 

 

 Calendrier du Séminaire

 Vendredi, 13H30-15H30, salle i.103 – Entrée libre

 

 - 18 novembre : Eric Benoit : Étymologie Rhétorique – Linguistique (Humboldt).

- 25 novembre : Eric Benoit : Lumières, Révolution, Romantisme (Diderot, Sade, Blake, Faust, Hugo...)

- 2 décembre : Eric Benoit : Variations thermodynamiques, début (Balzac, Carnot, L'Or du Rhin – Baudelaire, Mallarmé, mythes solaires).

- 9 décembre : Eric Benoit : Variations thermodynamiques, suite (Rimbaud, Tête d'or – Zola, Verne, Jarry, Freud).

- 20 janvier : Eric Benoit : Élan vital (Ostwald, Bergson, Péguy, Teilhard de Chardin).

- 27 janvier : Eric Benoit : Pulsions et dépenses (futurisme, surréalisme, Bataille, Jouve).

- 3 février : Daniel Ferreira (Université Fédérale de Rio de Janeiro) : Sur Sade.

- 10 Février : Jean-Michel Gouvard : Énergie et hystérie chez Baudelaire.

 - 17 février : Joëlle de Sermet : L’énergie de la rime.

 - 10 mars : Yann Mevel (Université de Sendai, Japon) : Énergie versus mélancolie ? – Sur l’œuvre e de Jean-Philippe Toussaint.

- 17 mars : Nicolas Di Méo : Les « professeurs d’énergie » : un mythe politique et littéraire.

- 24 mars : Eric Dazzan : « Le chant du grillon… », de Mallarmé à Char.

- 31 mars : Régis Lefort : Le poème, « ce lieu de haute énergie » (Lorand Gaspard)

- 7 avril : Eric Benoit : Âge nucléaire (Beckett, Deleuze, Sollers, Houellebecq...).

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